Casimir a entre 19 ans et 26 ans.
De 1830 à 1837, aucune lettre. D’après l’extrait du matricule de la Marine, Casimir de Bonne, élève de 2e classe depuis novembre 1829 a été élevé à la 1re classe le 1er juin 1834. Il a presque tout le temps été embarqué ; il a séjourné dans le Levant, parcouru les côtes d’Espagne et d’Italie, étudiant la direction des vents et la manœuvre des voiles, car il n’a jamais encore navigué qu’à la voile.
En 1923, Bernard ne disposait pas des éléments de ce document retrouvé aux archives de la marine (établi au moment de sa retraite).
Le 30 septembre 1830, Casimir est ajourné aux examens de septembre ce qui l’amène à être licencié de l’école navale.
Monsieur le ministre,
Joseph Casimir de Bonne, l’un des élèves de seconde classe de la marine royale, qui lors des examens du vaisseau école, au mois de septembre de l’année passée, ont été ajournés à un nouvel examen, à l’honneur de vous exposer que :
Désirant, à une époque ou des bruits de guerre se propagent, pouvoir se fixer sur l’arme à laquelle il pourra s’attacher ; et toutes ses études ayant été dirigées jusqu’à ce jour vers la marine pour laquelle il a toujours eu un gout très étudié, au point que ce ne serait que bien malgré lui, qu’il abandonnerait l’espoir d’y être admis
Ayant deux frères ou sœurs, et son père rien moins qu’aisé, ayant perdu sa place par la révolution de juillet, il se trouve presque dans l’impossibilité d’aller subir un nouvel examen à Brest dont il se trouve éloigné de 250 lieues.
Guidé par ces motifs que vous aurez j’espère la bonté d’apprécier, je viens pour prier Monsieur le Ministre de vouloir bien me faire connaître, quel est le sort qui m’attend, et si je puis espérer d’être immédiatement appelé, comme élève de seconde classe, faveur qui serait l’objet de tous mes vœux.
Et dans ce cas ; ou vous jugeriez convenable, après vous être fait représenter les notes qui me concernent, qui est indispensable que je subisse un nouvel examen ; pourrais-je espérer que ce serait à Toulon, ce qui éviterait à mon père la dépense d’un long voyage ; et enfin s’il était de rigueur que l’examen fut subit à Brest ; pourriez-vous, Monsieur le Ministre m’accorder des frais de route.
J’ose me flatter, Monsieur le ministre, qu’en considération de ma bonne volonté et de mon vif désir de servir dans la marine ; vous voudrez bien me tirer de la cruelle incertitude ou je me trouve, ainsi que ma famille et que vous aurez l’extrême bonté de me faire donner vos ordres.
Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur, Joseph Casimir de Bonne, élève de Seconde Classe
Après reconstitution, Casimir été :
ajourné du 30 septembre 1830 au 20 octobre 1831, il revient alors à Saint-Pons ou il va passer pratiquement une année,
embarqué sur le Suffren, vaisseau, 20 octobre 1831 au 11 décembre 1831, de Brest à Toulon – 1 mois, 21 jours en mer et 8 jours à terre
embarqué sur la Cornélie, corvette, 11 décembre 1831 au 26 octobre 1833, en méditerranée – 22 mois et 15 jours
embarqué sur l’Artémise, 26 octobre 1833 au 13 novembre 1833 – 17 jours
nouvel examen ajourné, novembre 1833 (voir lettre du 17 avril 1837). Les certificats d’embarquements ci-dessous ont dû être établis à cette occasion. Il a probablement repassé son examen, sans doute avant d’obtenir sa première classe
embarqué sur la Flèche, brick, 13 novembre 1833 au 9 décembre 1833 – 26 jours
embarqué sur la Cornélie, corvette, 9 décembre 1833 au 19 mai 1834 – 5 mois et 10 jours
embarqué sur la Meuse, corvette de charge, 19 mai 1834 au 1 juin 1834 – 12 jours
Puis comme embarqué comme élève de1re classe :
la Meuse, corvette de charge, 1 juin 1834 au 5 septembre 1834 – 3 mois et 4 jours
la Caravane, corvette de charge, 5 septembre 1834 au 10 novembre 1834 – 2 mois
la Fortune, corvette de charge, 10 novembre 1834 au 1 janvier 1835 – 1 mois et 21 jours
la Liamone, aviso à vapeur, 1 janvier 1835 au 9 juillet 1835 – 4 mois et 8 jours
la Durance, corvette de charge, 9 juillet 1835 au 1 avril 1837 – 20 mois et 22 jours
Outre la preuve de l’embarquement, le dossier contenait aussi une appréciation sur la période.
Le sous commissaire de la marine au détail des revues d’armement Prisce certifie d’après les rôles d’équipages que M. Debonne Joseph Casimir a servi comme élève de seconde classe sur la corvette la Cornélie (prenant d’ordre du major Général et du Vaisseau Suffren, bâtiment qui comptait au pot de Cherbourg) depuis le 11 décembre 1831 jusqu’au 18 octobre 1833, inclut ou il… de service à la mer, vingt-deux mois huit jours.
Je ne puis donner de notes à M. de Bonne vu le peu de temps qu’il est resté sous mes ordres. mais les renseignements qui m’ont été transmis par M. Dupont (Capitaine de corvette) son commandement lui est trop favorable pour que je les passe sous silence.
Cet élève n’a mérité aucune punition pendant vingt-trois mois qu’il est resté à bord de la corvette la Cornélie et a mérité par son zèle et son application de commander un quart à la mer.
Le Capitaine de corvette commandant la Corvette la Cornélie
Marine Royale – Port de Cherbourg
Commissaire des armements et services certifie que M. Debonne, Joseph Casimir a été embarqué sur le vaisseau le Suffren en qualité d’élève de seconde classe du 20 octobre 1831 au 10 décembre suivant (à terre au 11). Ce qui lui fait un mois et vingt un jours de service.
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous écrire dans l’intérêt de M. Casimir de Bonne, originaire de Saint-Pons (Hérault), élève de première classe dans la marine Royale, actuellement embarqué sur la Liamone, en station à B. Ce jeune militaire a constamment navigué depuis 1831, époque ou vaisseau école l’Orion, il fut envoyé à Toulon sur le Suffren et en raison de son aptitude et de son instruction il a presque toujours fait le service d’officier de préférence à d’autres élèves placés dans le même bâtiment. Sous tous les rapports, il a le droit à être nommé Lieutenant de frégate comme l’on déjà été beaucoup de ses camarades dont les services sont moins anciens et moins distingués que les siens, et je prends la liberté de vous solliciter de vouloir bien lui accorder le brevet de ce grade. La parenté qui m’attache à lui et le vif intérêt qu’il m’inspire me font désirer ardemment son avancement. Si, comme j’ose l’espérer, vous daignerez le lui accorder, vous obligerez d’une manière bien sensible celui qui a l’honneur d’être avec les sentiments les plus respectueux
Monsieur, le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur
Azaïs, député de l’Hérault.
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous exposer que mon rang d’ancienneté a été changé dans la liste de la marine publiée le 1er janvier 1835. Dans la promotion du 20 octobre 1831 je me trouvais placé immédiatement avant M. de Mornay, et Messieurs de T., C., etc se trouvaient après moi. Ces élèves ont été comme moi, renvoyés à dix mois pour passer un nouvel examen. Dans les promotions précédentes, les rangs d’ancienneté ont été maintenus : c’est donc par erreur que ces élèves ont été classés avant moi sur la liste de la marine ; où du reste nous sommes classés par ordre de date d’examen.
Je vous demande Monsieur le Ministre à reprendre mon rang avant Monsieur de Mornay.
J’ai l’honneur d’être avec le plus profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Casimir de Bonne, élève de première classe.
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous adresser, ci-joint, en vous priant de la faire examiner, une réclamation de M. de Bonne, élève de 1re classe, tendant à faire rectifier le rang qu’il occupe dans la liste de la marine.
Agréez, Monsieur le Ministre, l’assurance de mon respect.
Le C.A. préfet maritime
Monsieur le Ministre,
J’eus l’honneur de vous écrire l’année dernière pour vous demander la nomination au choix, au grade de Lieutenant de frégate, le Sieur Casimir de Bonne, originaire de Saint-Pons (Hérault), élève de première classe à bord de la gabarre la Durance, et vous daignâtes me répondre que lors des promotions qui auraient lieu vous prendriez en considération ma recommandation en faveur de ce jeune militaire : quoique dans la marine depuis le 9 septembre 1829, par des circonstances tout à fait indépendantes de sa capacité reconnue et de sa bonne conduite, il n’obtint que le 1er juin 1834 le brevet d’élève de première classe qui aurait dû lui être accordé plus tôt. Il aura cependant accompli bientôt les deux années nécessaires pour qu’il puisse être nommé Lieutenant de frégate, et je prends la liberté de vous écrire pour vous exprimer le vif désir que j’ai qu’il soit compris dans la première promotion qui aura lieu. En accueillant ce désir conforme aux vœux ardents de son estimable père, mon parent et mon ami, vous obligerez très particulièrement celui qui a l’honneur d’être avec le plus profond respect,
Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
M.Azaïs, député de l’Hérault.
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous écrire pour vous demander la nomination au grade de Lieutenant de frégate, du Sieur Casimir de Bonne, originaire de cette ville, élève de seconde classe à bord de la Gabarre la Durance à Toulon. Il est dans la marine depuis le 19 septembre 1829 et il a toujours servi avec zèle, courage et distinction. Son instruction, sa distinction sont reconnues, et sa conduite a toujours été irréprochable, il est en outre très dévoué au gouvernement. Sous tous ces rapports, il est digne de votre bienveillance et je prends la liberté de vous prier de lui en donner une preuve en le comprenant dans la prochaine promotion qui aura lieu. Les liens de parenté et d’amitié qui m’unissent à son estimable père, ancien militaire, ne laissent pas à ma recommandation un caractère ordinaire, ils m’en feront considérer ce service, comme un service personnel dont je vous serai à jamais reconnaissant. Veuillez agréer cette assurance ainsi que celles de mes sentiments les plus respectueux avec lesquels j’ai l’honneur d’être,
Monsieur le Ministre,
Votre très humble et très obéissant serviteur,
M.Azaïs, député de l’Hérault et président du tribunal de Saint-Pons